Courte Biographie

Baudelaire (1821-1867), est un écrivain romantique, tourné aussi vers le classicisme du siècle dernier. Il s'appliquera toute sa vie à prouver que la vie provoque extase et horreur(comme dans Les Fleurs du Mal),  et à disséquer les moeurs et les habitudes de la Société en blamant toutes les commodités de l'époque. Le texte que nous avons choisi ici, extrait de son Journal Intime  , se nomme "mon coeur mis à nu". Nous avons choisi d'étuier deux passages en particulier, traitant de la vision de l'amour qu'avait Baudelaire.

Extraits

« Qu'est-ce que l'amour ?
Le besoin de sortir de soi.
L'homme est un animal adorateur.
Adorer, c'est se sacrifier et se prostituer. Aussi tout amour est-il prostitution. »

« Dans l'amour, comme dans presque toutes les affaires humaines, l'entente cordiale est le résultat d'un malentendu. Ce malentendu, c'est le plaisir. L'homme crie : O mon ange ! La femme roucoule : Maman ! Maman ! Et ces deux imbéciles sont persuadés qu'ils pensent de concert. - Le gouffre infranchissable, qui fait l'incommunicabilité, reste infranchi. »

Contextualisation

 Baudelaire vit un amour ambivalent. Le premier, et sans doute le plus tragiquement important, est celui qu'il partage avec Jeanne Duval, bien plus physique qu'intellectuel, mais aussi bien plus attrayant. Le second est celui qu'il a pour Apollonie, plus pur et moins versé dans le pêché. Baudelaire résume d'ailleurs son amour par cette phrase: « il y a en tout homme, à toute heure, deux postulations simultanées, l’une vers Dieu, l’autre vers Satan »

Nous avons choisi l'extrait 1 car Baudelaire exprime un vision de l'amour très négative, comme une prostitution. Jeanne Duval était souvent maîtresse mais pas une prostituée. Peut-être Baudelaire Avait-il donc écrit cela dans un élan de colère, suite au nombreuses ruptures et désillusions qu'elle lui infligeait et qu'il s'infligeait lui-même.

L'extrait 2 dévoile un Baudelaire assez lunatique, il dit que la femme se raccroche à un amour maternel et non pas à un amour conjugal comme l'homme le fait. Il a souent tendance à changer d'opinion sur les femmes: il les dit toutes dangereuses, les décrit comme des serpents ( cf Le Serpent qui danse, Les Fleurs du Mal) ou comme envoûtantes et libertines (cf Sed Non Satiata, Les Fleurs du Mal) ou même encore comme un parfum doux (cf Parfum exotique, les Fleurs du Mal).

Baudelaire est donc par philosophie victime de l'amour contrarié, et ne s'est malheureusement jamais réellement satisfait d'un amour paisible de longue durée, puisqu'il décrit l'amour idéal comme des " beautés de vignettes" et des " appas façonnés au bouches des Titans"