Platon

En grec ancien Πλάτων (Plátôn), né à Athènes vers 428-427 avant Jésus-Christ mort en 348-347 avant Jésus-Christ) était un contemporain des sophistes qu'il critiqua vigoureusement. Il reprit le travail philosophique de ses prédécesseurs, particulièrement Socrate dont il fut l'élève. Son oeuvre est composée exclusivement de dialogues sur des sujets très variés. Vers 388, il fonda l'Académie, une école de philosophie, elle tire son nom de l'endroit où elle est située, fait de jardins et de portiques près de la tombe du héros Académos.    

L'école d'Athènes - Raphael - 1511 (Détail)  

Le banquet de Platon

(en grec ancien Συμπόσιον, Sumpósion)

Eros, bobine attique à figures rouges, v470-450 avant J-C, musée du Louvres.

Écrit par Platon au environ de 380 avant Jésus-Christ, désigné aussi sous le nom de Discours sur l'Amour, le Banquet met en scène une reception donnée par le tragédien Agathon auquel est convié Socrate et d'autres philosophes. Le jury d'un festival a en effet couronné une tragédie du jeune Agathon et celui-ci souhaite fêter sa victoire dignement, dans une grande fête le soir-même qui se termine en beuverie. Le lendemain, il donne de nouveau une réception cette fois-ci plus calme, avec de grandes personnalités de la philosophie. Phèdre, l'un d'entre eux propose aux autres convives de disserter sur le thème de l'Amour. S'ensuivent alors cinq éloges de l'amour, argumentés et exposés successivement par Phèdre, Pausanias, Eryximaque, Aristophane, Agathon et Socrate qui rapporte en fait le discours de la prophétesse Diotime.Tò sumpósion traduit par généralement par Banquet désigne en fait une fête mondaine dans laquelle on boit plus qu'on ne mange.   

Les différents discours

Phèdre : Il est le premier à parler et introduit son discours en annonçant que le dieu Amour est le plus ancien car il n'a pas de parents (d'après Hésiode, il est né après le Chaos et la Terre). Selon Phèdre, il s'agit d'un sentiment noble qui inspire les bonnes actions, et détourne des mauvaises, car il n'y a rien de pire que d'être surpris par l'être aimé en train de faire le mal. De plus, il affirme que seuls ceux qui consentent à mourir pour autrui aiment. Ainsi il fut accordé à Alceste d'être ressuscitée car elle consentit à périr à la place de son époux. En revanche, les dieux refusèrent de rendre Eurydice à Orphée car il n'eut pas le courage de mourir pour la retrouver. En revanche, ils ont envoyé Achille aux Champs-Elysées, car il n'a pas hésité à venger la mort de son ami Patrocle, tout en sachant qu'il y perdrait la vie.   

Pausanias : Il réagit aux déclarations de Phèdre en affirmant qu'il y a deux amours, de même qu'il existe deux Aphrodite (la plus ancienne fille du ciel, appelée Céleste, ainsi que la fille de Zeus et de Dioné, c'est-à-dire l'Aphrodite populaire). Comme tout action, l'activité amoureuse peut-être belle ou laide, et on ne doit pas forcément faire l'éloge uniquement de la belle. Ceux qui se réclament de l'Aphrodite populaire aiment le corps plus que l'âme et sont attirés par les femmes, les hommes et les jeunes garçons. En revanche, ceux qui se réclament de l'Aphrodite Céleste n'aiment que les hommes (parce qu'ils ont plus d'intelligence et de vigueur que les femmes) et n'aiment les jeunes garçons que quand ils commencent à devenir intelligents; ils préfèrent leurs âmes à leurs corps. Le problème vient donc du fait que l'on différencie mal l'amour populaire, qui privilégie le corps et est plutôt frivole, de l'amour céleste, qui s'attache à l'âme et est constant.

Eryximaque : Il confirme le raisonnement de Pausanias, selon laquelle il faut faire une distinction entre les deux amours, mais affirme également qu'il en est de même en médecine. En effet, il est beau de céder aux voeux d'un homme de bien, de même que le médecin doit chercher ce qui favorise la santé et éloigne les maladies. Il est donc à la recherche d'un accord entre ces deux tendances opposées. En musique, cet équilibre est également présent et se traduit par un accord entre deux éléments qui s'opposaient antérieurement. Dès lors que les exigences des deux amours trouvent un équilibre dans la nature (cycle des saisons), elles procurent aux hommes, aux animaux et aux végétaux santé et prospérité. Mais dès lors qu'un amour l'emporte sur l'autre, naissent toutes sortes de maux pour les êtres vivants. Enfin l'amitié entre les hommes et les dieux est essentielle, car l'impiété développe la discorde entre les hommes, mais aussi entre les dieux. Parce qu'il résulte donc d'un certain équilibre et qu'il se fonde sur la justice, l'amour procure concorde et bonheur à la nature, aux hommes et aux dieux.  

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Aristophane : Il affirme que les hommes ne se rendent pas compte du pouvoir de l'Amour, sans quoi ils lui voueraient un culte au dessus des autres dieux. Il raconte ensuite une parabole sur les origines de de l'amour entre les hommes. Selon lui, l'amour cherche à réparer une faute primitive et à établir une unité. C'est donc une des plus parfaite expression de la piété.    

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Court-Métrage de Pascal Szidon d'après le Banquet de Platon : 

Agathon : Celui-ci demande aux philosophes de ne plus se concentrer sur les hommes mais de voir le dieu en lui-même. Il contredit Phèdre en affirmant qu'Amour n'est aucunement le plus ancien des dieux mais bien le plus jeune, puisqu'à l'origine des temps régnait la discorde et non l'amour. Il s'introduit dans ce qu'il y a de plus délicat chez les dieux et les hommes : les âmes. Il est le plus souple car il s'harmonise avec toutes les âmes. L'Amour transmet de nombreux bienfaits car il inspire la création poétique.

Diotime : Son discours est raconté par Socrate lui-même. L'extrait le plus connu est une fable où il raconte lui aussi la naissance de l'amour. La prophétesse affirme que les hommes aiment car ils ont le désir de l'immortalité et s'unissent avec un être beau qui leur donne un aperçu de l'éternité. Ils souhaitent perpétuer l'humanité et enfantent des êtres dans ce but. L'Amour est donc la vision d'une beauté parfaite et éternelle qui donne naissance à tout ce qui est beau.  

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Alcibiade : Homme d'état et général athénien, il fait une entrée fracassante dans la réception. Il a le front couronné et est totalement ivre. Il demande à être admis au banquet, et promet qu'il décernera la couronne au profit du plus savant et du plus beau. N'ayant pas vu Socrate, il donne la couronne à Agathon, puis l'apercevant, il feint de s'étonner de le voir en ces lieux. On lui demande de donner son avis sur le sujet qui les préoccupe tous, mais il refuse, que peut-il ajouter après le discours de Socrate ? Il décide de faire un éloge, comme on lui demande, mais de Socrate et non pas de l'Amour. Il se met d'accord avec ce dernier et promet que son portrait ne visera pas la flatterie, mais la Vérité. 

La mort de Socrate- Jacques-Louis David (1787)

L'homme a besoin de contact d'échange mais surtout d'amour...

L'amour en psychologie développe la vie. En effet c'est la mère qui donne la vie à son enfant qui lui transmet l'amour, qualifié comme une force indestructible. L'origine de l'amour se transmet donc par la mère. Si la mère ne donne pas d'amour à son enfant où lui donne "mal" de son amour, il sera plus tard psychologiquement defaillant affectivement. L'amour continu à se transmetre dans le berceau famillial. On revit a l'age adulte le rapport que l'on a eu avec son pêre ou sa mere durant l'enfance.

Freud a mis en évidence qu’on ne rencontre que ce qui existe déjà dans son propre inconscient. "Trouver l’objet aimé n’est, en somme, que le retrouver", telle serait la loi du désir humain. En d’autres mots, on est attiré par l’autre parce qu’il entre en résonance avec le petit enfant qu’on était et qui demeure au fond de soi. «Ce n’est pas sans raison si l’enfant au sein de la mère est le prototype de toute relation amoureuse.. Tout le monde porte en lui la nostalgie du premier amour, idéalisé, comblant, princeps, l’amour maternel.»

En effet,comme l’amour du parent est le premier connu, on en ressent toujours la nostalgie. On souchaite alors le retrouver. Cependant, il serait simpliste de croire que l’être aimé est superposable au parent qu’il représente. En fait, il ne correspond pas au père ou à la mère réels, mais aux images inconscientes qu’on s’en fait. L’espace amoureux n’est ni tout à fait réel ni tout à fait fantasmé, il est entre les deux, c’est-à-dire transitionnel.